Le déserteur En arrivant au régiment Il a fallu prêter serment Jurer, jurer, beaux militaires, vaillants conscrits Que vous serez toujours fidèles, que vous serez toujours fidèles A la patrie. Je vous jure, mon commandant, Qu'avant quinze jours je fous le camp N'y a pas de gendarmerie ni de drapeau Qui vaille l'amour de ma mie, qui vaille l'amour de ma mie Sous les ormeaux. En arrivant dans son pays, Trois petits coups il a frappés: - "Ouvrez, ouvrez, ouvrez la porte, ma douce amie Celui que votre amour conforte, celui que votre amour conforte, Il est ici." - "La porte je te l'ouvrirai si tu apportes ton congé" - "Oh oui, oh oui, je te l'apporte, fort bien signé. Il est sous la semelle forte, il est sous la semelle forte De mon soulier." Il n'était pas sitôt rentré, Des gendarmes sont arrivés. - "Rends-toi, rends-toi, beau militaire, vaillant conscrit ! Sans quoi nous porterons la guerre, sans quoi nous porterons la guerre Dans ton pays." - "Va pour la guerre !" dit le conscrit. Sans peur il charge son fusil Il a tiré sur les gendarmes de son pays. Il a tué sans une larme, il a tué sans une larme Ses ennemis. Puis avec sa belle d'amour, Il est parti, beau troubadour, Ils ont marché, quêtant leur vie de tous côtés. Ils ont cherché de ville en ville, ils ont cherché de ville en ville La liberté. Misère et mort sont tôt venues, Et les amoureux ont connu Que rien n'est à tous sur la terre, il faut rêver. Et libre à chacun de se taire, et libre à chacun de se taire Ou de crever.